La Fédération des caves coopératives des Bouches-du-Rhône, en partenariat avec le Département, propose tout l’été des randonnées avec visite de caves et dégustation. Reportage dans le vignoble d’Auriol.
« Saviez-vous que ce sont sans doute les Grecs de Marseille qui ont implanté le premier vignoble en terre gauloise au VIe siècle avant Jésus-Christ ? ». Olivier Houles, directeur de la Fédération des caves coopératives des Bouches-du-Rhône, a endossé ce samedi matin sa casquette de guide. Devant la cave des vignerons du Garlaban et du Golfe d’amour, à Auriol, une dizaine de participants écoutent l’homme décliné le thème de la randonnée du jour : « balade vigneronne au pays des Phocéens ».
Le vin bio a le vent en poupe
« Nous, les vignerons, on est des paysans. C’est important de raconter notre pays, notre paysage. C’est pour cela que j’ai initié ces balades vigneronnes », explique Olivier Houles. Et d’ajouter : « Il y a 17 caves coopératives dans le département des Bouches-du-Rhône. Etre vigneron coopérateur, c’est la liberté ! On se rassemble autour d’une même ferveur pour défendre notre terroir. On défend la solidarité et l’égalité. »
Les randonneurs d’un jour se mettent en route. La forêt laisse place aux vignes. « Là nous sommes devant une vigne bio, le cépage est du grenache », explique Olivier Houles. Une voix s’élève du groupe : « A quoi reconnaît-on que c’est de la vigne bio ? ». « On constate qu’au pied des vignes le désherbage a été fait mécaniquement et non avec du glyphosate. »
La Provence, leader économique mondial sur le marché des rosés
Passionné de vin, François, l’un des participants, habite Auriol depuis 10 ans. C’est pourtant la première fois qu’il se promène dans ces vignes. « C’est une belle découverte, explique le quadragénaire. C’est extrêmement enrichissant d’avoir les explications d’un connaisseur. On a de la chance d’habiter un tel territoire ! » Qui plus est un territoire qui réussit : la Provence est aujourd’hui le leader économique mondial sur le marché des vins rosés.
Olivier Houles arrête la petite troupe devant une source. À la faveur de cette pause fraîcheur, le guide raconte avec verve l’histoire du vin. « Il y a 7000 ans, une grappe de raisin tombe. Il y a du soleil, de l’eau, ça fermente et ça fait donc de l’alcool : le vin est né. Les premières vinifications expérimentales commencent. » Des Égyptiens aux Grecs en passant par les Phocéens, il faudra attendre quelques siècles avant que le vin ne devienne la boisson que l’on connaît aujourd’hui.
La petite troupe écoute le cours d’histoire avec grand sérieux. « Je ne savais pas que les premières vignes à Marseille avaient été plantées à Saint-Jean-du-désert et près de ce qui est aujourd’hui la gare Saint-Charles », explique Manu, un sexagénaire qui vit à La Gardanne. « Je reviendrai faire ce chemin vigneron avec ma compagne », assure-t-il, ravi de sa découverte.
Une cave flambant neuve
Après 1h30 entre vignes et oliviers avec les montagnes en toile de fond, il est temps de rentrer. Jean-François Bonnet, directeur des vignerons du Garlaban, prend le relais pour faire visiter la cave. Inauguré en 2019, l’endroit est flambant neuf. Ici ce sont 10 000 hectolitres, soit 1 million 200 000 bouteilles, qui sont produits chaque année. « Entre le gel, la grêle, le mildiou et la crise du Covid-19, on a eu une année difficile, confie Jean-François Bonnet. Mais on ne se plaint pas ! Et je suis heureux de voir qu’on a des jeunes qui veulent s’installer et faire partie de notre coopérative. »
Alors que le groupe admire les immenses cuves en inox, un air de saxo provient de la passerelle supérieure. Olivier Houles, qui a décidément plus d’un talent, enchaîne standards américains et succès d’Edith Piaf. L’interlude musicale sonnera l’heure de la dégustation. « Des rosés et des blancs qui ont été récemment médaillés à de grands concours vous attendent », annonce non sans fierté Jean-François Bonnet.
Une fois les vins servis, dans le groupe, on se charrie un peu : « Tu sens la violette ? » « Mais non ! Ça a plutôt un goût de caramel ! Tu n’as pas de palais ! ». La plupart repartiront avec une bouteille sous le bras. « Boire un vin dont on connaît l’histoire, c’est formidable », s’enthousiasme Manu. Une histoire qu’Olivier Houles vous contera tout l’été dans plusieurs vignobles des Bouches-du-Rhône.
J.K.
Infos pratiques
Organisateur
Fédération des caves coopératives des Bouches-du-Rhône
Tarifs :
1 euro pour les moins de 18 ans
5 euros par adulte
Les premiers samedis du mois de juin à octobre 2020 ainsi que les mardis de septembre.
Téléphone
04.42.21.64.81