Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

Aider ne devrait pas rimer avec s'oublier

48 ans, Stéphanie Ronfort a fait de l’aide aux autres son quotidien. Tout d’abord auprès de sa mère, puis de son fils. Aujourd’hui, elle essaie de penser à elle. Mais la culpabilité n’est jamais loin.

Des mesures pour faciliter le retour à l'emploi

Il est des destins qui sont parfois plus compliqués que d’autres. Celui de Stéphanie a été marqué trés tôt par le sceau de la responsabilité. Très tôt, on détecte chez sa mère une sclérose en plaques. À 16 ans, elle endosse le costume d’aidante. “Ça n’a jamais été un problème pour moi puisque c’était naturel. Être auprès d’elle pour l’aider dans les gestes du quotidien relevait de l’évidence”. Stéphanie devient alors maman de deux enfants dont un est atteint d’un trouble “Dys”. Il lui a fallu alors jongler entre un poste dans le commerce international, sa présence quotidienne auprès de sa mère et l’éducation de ses enfants.

UNE DISPARITION SOCIALE

Des journées trop remplies qui laissent peu de place à sa vie de femme. “On se rend compte que l’on disparaît socialement, qu’on n’a plus de temps à consacrer à sa propre vie. On s’oublie car la fatigue physique et morale prend le dessus”. Alors qu’elle se croyait seule, Stéphanie découvre l’empathie et l’écoute grâce à l’association “A3” qui accompagne les aidants . “J’avais l’impression d’avoir atteint mes limites. En parler avec d’autres personnes qui mènent le même combat m’a permis de relativiser. Mais il faut être prête à entendre des choses qui ne sont pas toujours évidentes à accepter. Comme cette difficulté à lâcher à cause de la culpabilité que cela entraîne”.

“MON ASSOCIATION ? UNE FIERTÉ !”

Aujourd’hui, Stéphanie a réussi à changer son quotidien. Tout d’abord en impliquant plus son entourage en lui demandant de prendre sa part de présence. Ensuite en essayant de s’accorder du répit et de vivre sa vie de femme. “Avoir du temps pour moi était peu envisageable. Lorsque je terminais d’un côté, il fallait recommencer de l’autre. Comme une machine qui ne s’arrête jamais. J’arrive désormais à changer ça ”. Pour mieux poursuivre son aventure du quotidien, elle a créé une association pour les personnes “Dys et Troubles de l’attention”*. “L’objectif est de leur permettre d’accéder à des loisirs et des activités ludiques. Ça n’existe nulle part ailleurs. J’aimerais donner aux autres ce que je n’ai pas eu”. Les loisirs, le temps libre, un rêve que Stéphanie commence à toucher du bout du doigt.

* “Dans ma maison tu viendras” : 06 15 32 50 19

LE DÉPARTEMENT ACCOMPAGNE LES AIDANTS

Pour sortir de l’isolement ou bénéficier d’un droit au répit, les aidants peuvent s’appuyer sur le Département. Petit tour d’horizon des principaux dispositifs.

APA : dans le cas où une personne de plus de 60 ans bénéficie d’une Allocation personnalisée d’autonomie, le proche aidant peut être aidé pour organiser des temps de répit grâce à des dispositifs d’accueil temporaire ou de relais à domicile.

Quiétude 13 : service de téléassistance à domicile 24h/24 et 7j/7 pour les personnes de plus de 60 ans ou les personnes handicapées, Quiétude 13 apporte une sécurité à l’aidant et concourt à son répit. Les dispositifs de répit en établissement : les personnes âgées en perte d’autonomie sont accueillies à la journée ou en hébergement temporaire dans des établissements spécialisés.

La Journée des Aidants : organisée chaque année à l’Hôtel du Département, elle permet aux aidants d’échanger sur leurs difficultés et de s’informer sur les dispositifs de répit et les aides existantes. Une Maison des aidants devrait bientôt ouvrir ses portes.