Le 4ème emprunt national
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Tous les belligérants sont pris de court devant la prolongation d’une guerre que l’on avait cru courte. Les dépenses totales de l’Etat atteignent en France 223 milliards de francs-or pour les six exercices 1914- 1919, dont 62 % sont affectés aux charges de la guerre.
Le gouvernement répugne à augmenter les impôts au 7 moment où les Français paient l’impôt du sang et préfère le recours à l’emprunt. Aussi les emprunts patriotiques (non remboursables en capital mais proposant un intérêt élevé et des exemptions fiscales) prennentils le relais dès 1914 et sont renouvelés chaque année.
Parallèlement, l’État a recours à l’émission de bons de la défense nationale, créés en septembre 1914, d’obligations de la défense nationale, créées en février 1915, remboursables à partir de 1925. Cette affiche destinée à inciter la population à la souscription joue sur deux registres :
-l’ancrage local ; partant du principe que l’on se sent davantage concerné par ce qui se passe près de chez nous, l’affichiste à choisi comme cadre de la scène, le Vieux-Port de Marseille, avec à l’arrière plan la statue protectrice de Notre-Dame de la Garde ; la femme est habillée en costume provençal ; en haut, à droite sont reproduits les blasons de la ville de Marseille et de la Provence, enfin le slogan est écrit en Provençal Marsihès fai toun devi ! (Marseillais fais ton devoir) ; tous ces éléments (dont l’accumulation nuit un peu au réalisme) visent à ancrer la campagne nationale d’emprunt dans le particularisme marseillais;
- les poncifs de la propagande de guerre : la figure du soldat sauveur de la patrie, volontaire, arborant un uniforme bardé de médailles, le regard fier, tourné au loin vers le front ; pour lui il faut consentir à tous les sacrifices et donc souscrire à l’emprunt ; c’est en lui que reposent tous les espoirs, symbolisés par le regard plein d’attente de l’enfant tourné vers lui.
Bien sûr, l’image s’accompagne d’un slogan percutant et confiant : On les tient !