1918 - 2018

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Le Petit Provençal

Surveillance, propagande et censure

Dès 1914, les périodiques autorisés se font les relais de l’information officielle et à ce titre, deviennent un outil de propagande incontournable, s’articulant sur quelques principes clairs, très régulièrement rappelés :

- Le premier principe de la propagande est celui de la supériorité de l’armée française sur l’armée allemande.

- Son second principe est que la guerre n’est pas meurtrière ou plus exactement n’est meurtrière que pour l’ennemi. Il est de règle de considérer les pertes de l’adversaire comme très supérieures aux pertes des armées alliées, présentées ici comme « minimes » ou « peu importantes ».

- Le dernier principe est que l’ennemi est capable de toutes les turpitudes et qu’il a tous les vices alors que la vertu règne dans les rangs alliés, qui eux oeuvrent pour « la restauration du droit par la victoire ».

Ces 3 principes sont clairement visibles dans ces articles du Petit Provençal : en 1915, alors que le front ne bouge pas et que les rares offensives françaises (batailles d’Artois et de Champagne) se soldent toutes par de lourdes pertes, les communiqués officiels ne parlent que de « victoires libératrices » et d’« offensives décisives ».

Il est intéressant d’examiner et de comparer le champ lexical décrivant les armées alliées, passant par des verbes actifs, ne ménageant pas les mots percutants ni les adjectifs possessifs (« éclatants succès militaires », « notre avance se poursuit en Champagne », « tous nos gains sont maintenus », « nous avons pris pied », « nous avons eu l’avantage »), avec le champ lexical, violement dépréciatif, avec pléthore de verbes passifs, qui lui, est réservé à l’ennemi : on ne parle que du « joug germanique », de « l’immonde barbarie germanique » ou encore de l’« affaiblissement considérable du front allemand en Russie » ; à lire ces communiqués, les ennemis subissent défaite sur défaite : « deux bataillons bulgares ont été facilement repoussés », « les Allemands subissent des échecs importants », « les Autrichiens battent en retraite dans les Karpathes, perdant 12 000 prisonniers ».

Poussée à l’extrême pendant 4 années, cette propagande délivrée par ces communiqués officiels n’a été rien moins qu’un bourrage de crâne destiné à conforter le moral des troupes aussi bien que celui des populations à l’arrière.

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