Lettre d’André Martin-Laval à ses parents, 24 décembre 1914
Mes chers parents, 2 h du matin...
"Mes chers parents, 2 h du matin....
Ca y est la peignée est finie, çà a été une contre-attaque allemande, mais les Prussiens que nous avons en face ont reçu la pile et sont retournés chez eux.
Antoine va avoir du travail car les mitrailleuses ont bien parlé des deux côtés. Je n’ai pas reçu vos colis qui sont en retard (notamment celui des mitaines). Mais vive Noël quand même ! Et cette nuit je suis relevé de la tranchée, je vais réveillonner à ma façon.
En ce moment, je me frappe les pieds contre la tranchée car je me suis mis dans la boue jusqu’aux genoux et que je n’ai pas de cheminée pour me chauffer les pieds à la bûche de Noël. Je profite de cette lettre pour vous souhaiter le Nouvel An et la Paix au plus tôt.
C’est mal écrit parce que ma cahute n’a que 75 cm de hauteur et que je n’y puis tenir que couché à côté de mon téléphone. C’est toujours un pastis pour en sortir porter les ordres. Grosses caresses, André."