Lettre de Fernand Martin-Laval à son frère André, 1918
Mon cher André, je te remercie infiniment des photos que tu m’as envoyées. Je me rappelle très bien cette promenade que nous avions faite ensemble. Doux souvenirs ! Heureux temps ! où j’étais loin de me douter de la possibilité d’une guerre...
Mon cher André,
je te remercie infiniment des photos que tu m’as envoyées. Je me rappelle très bien cette promenade que nous avions faite ensemble.
Doux souvenirs ! Heureux temps ! où j’étais loin de me douter de la possibilité d’une guerre. Depuis mon retour de convalescence de Marseille, après ma grippe Espagnole, je vais mieux, mais … qu’il est maigre le chien ! En regardant une photo d’avant guerre je restais étonné. Les nouvelles du front sont toujours de mieux en mieux. Ce matin je n’en croyais plus mes yeux en lisant le journal : Montfaucon est pris ! Pas possible, il y a quelque chose de cassé dans la machine boche comme me l’écrivait Antoine. Dire que je suis resté si longtemps devant Montfaucon ! et Malancourt ! et Vaugresis ! L’entrée des Anglais en Bulgarie a aussi une grande importance. Ça craque partout. La Palestine ! Il n’y a que le front italien.
Réellement Foch est un as ! Et notre Clémenceau national a une énergie merveilleuse.
J’estime que c’est lui le sauveur de la France. Depuis qu’il nous a débarrassé des Caillaux, Malvy etc…ça marche autrement mieux. Je pense que Jeanne est toujours en bonne santé ainsi que toi et vous embrasse tous deux de tout coeur. Fernand