En Décembre 2020, l’Etat a publié un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour sélectionner une vague de trente territoires ayant vocation a expérimenter le SPIE en 2021 et 2022. Fort de sa politique en matière d’insertion et d’emploi, Le Département des Bouches-du-Rhône fait partie des lauréats et a été sélectionné en avril 2021 sur le public cible des bénéficiaires du RSA et des jeunes.
Le service public de l’insertion et de l’emploi (SPIE) reposait sur la conviction qu’il faut favoriser la sortie durable de la pauvreté en renforçant l’accompagnement des personnes vers l’emploi. Le SPIE entendait renforcer l’efficacité de l’accompagnement vers l’emploi des personnes qui rencontrent des difficultés particulières (logement, mobilité, garde d’enfants, accès aux droits…) pour s’insérer sur le marché du travail.
Attention : Le SPIE n’était pas une nouvelle structure, mais une méthode de travail privilégiant une coopération renforcée entre tous les intervenants pour faciliter et simplifier les parcours d’insertion.
Le SPIE des Bouches-du-Rhône a mobilisé, mis en réseau et coordonné de multiples acteurs : État, Département des Bouches-du-Rhône, Métropole Aix-Marseille-Provence, Communauté d’agglomération Arles-Crau-Camargue-Montagnette, Association régionale des Missions locales, Pôle emploi, Caisse d’allocations familiales (CAF13), Mutuelle sociale agricole (MSA) sans oublier l’ensemble des acteurs de la vie économique, de l’emploi, de la formation, du logement, de la santé, de la mobilité et de l’insertion.
Ce consortium s'était fixé de proposer un socle de services communs à l'usager, définis dans une convention de partenariat entre les membres du consortium et l'Etat.
LES OUTILS, METHODES ET ENGAGEMENTS CONSTRUITS EN 2021
La première année a été consacrée à la réflexion et la construction collective de différents outils et méthodes autour des 3 axes
- Sur l’axe 1 qui vise l’accueil et l’orientation, les actions suivantes ont pu être réalisées : création d’une chartre de l’accueil et de l’orientation, d’un socle commun de diagnostic, d’un livret d’accueil du SPIE, expérimentation de rendez-vous solidarité, logiciel facilitant le 1er rendez-vous d’orientations en moins d’un mois…
- Concernant l’axe 2 qui cible l’amélioration et le suivi du parcours, les dispositifs suivants ont été engagés : élaboration d’un protocole départemental d’accompagnement, organisation d’une instance de coordination du SPIE, mise à disposition d’un logiciel de suivi des parcours et de transmission des informations concernant les publics…
- Enfin, sur l’axe 3 du SPIE visant la professionnalisation des acteurs de l’accompagnement, les travaux suivants ont été mis en œuvre : programmation de formation et de master class à destination des professionnels de l’insertion, réalisation d’une journée des professionnels de la relation entreprises, création d’une e-letter à destination des professionnels mais aussi des usagers…
La 2ème année a permis d’expérimenter ces outils et leur appropriation par les acteurs de terrain. 26 indicateurs ont été suivis et 29 actions ont été réalisées pour répondre aux 10 objectifs fixés dans les 3 axes du SPIE dont notamment :
- le délai moyen, entre la date d’entrée dans le RSA et la date d’orientation pour les nouveaux entrants : 27 jours
- le nombre de premiers rendez-vous de diagnostic proposés : 28 942 convocations pour un 1er rdv
- le délai moyen pour la signature du premier CER : 2 mois
- le taux de rdv en ligne pris suite à inscription CAF (2022) RDV solidarité : 80,2%
- les sorties dynamiques accompagnement global tripartite : 40 %
- le taux de sortie des autres dispositifs socioprofessionnel : PLIE : 40 %, DAPE : 35%
- le nombre de pactes d’objectifs avec le monde économique : 63
- le nombre de forums et d’évènements offre d’insertion organisés : 74 en 2022
- le nombre de personnes dans l’accélérateur /BUS emploi : respectivement 649 présents et 898 dans le bus
Plus de 30 chantiers ont été réalisés au cours de ce projet.
Les perspectives du SPIE
Grâce au SPIE, tous les acteurs du territoire ont pu se mobiliser sur des objectifs partagés, appréhender de nouvelles pratiques de travail mutualisées et coordonnées entre professionnels. La forte mobilisation de tous les partenaires sur chacun des chantiers a été remarquable tout au long du projet. Elle a favorisé l’émergence d’une culture commune de l’insertion et initié de nouveaux modes de partage de l’information entre acteurs. En outre, la création d’une nouvelle gouvernance partagée entre l’Etat, Pôle emploi, la Caf, les EPCI pour piloter le projet s’est révélée particulièrement efficace, gage de réussite pour l’avenir.
Concrètement, le SPIE a vraiment tonifié l’ensemble des acteurs et professionnels du territoire impliqués dans les démarches d’insertion sociale et professionnelles. Cette étape a convaincu tout le monde de l’impérieuse nécessité de coordonner nos efforts pour optimiser la prise en charge des publics. Au-delà, des outils, des techniques et des process partagés, le SPIE a fédéré un nouvel état d’esprit professionnel, favorable à une meilleure articulation des champs d’intervention entre le social, le socio-professionnel et de l’emploi.
Indéniablement, l’expérimentation autour du SPIE a constitué des fondations solides qui seront utiles pour la généralisation programmée du projet France Travail.