Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

Rd6 : Expérimentation de la baisse de la vitesse à 90km/h

Depuis le 5 octobre dernier, le Département expérimente la limitation de la vitesse à 90km/h dans le secteur Meyreuil-Bouc Bel air sur la RD6. L’objectif : évaluer l’impact de la circulation et les vitesses pratiquées sur le quotidien des riverains de cet axe très fréquenté.

Caractéristiques et fonctions de la voie

La RD6 est une route à 2x2 voies classée en réseau structurant dans le schéma Directeur routier adopté par le Conseil départemental en 2011. En effet, en reliant l’A8 à l’A51 et en desservant plusieurs bassins de vie, elle constitue un support important de déplacements économiques (zones de Gardanne et Peynier-Rousset notamment) et de liaisons domicile-travail.
 

Historique de la section concernée

Cette route a été aménagée en plusieurs phases et les premiers travaux ont démarré approximativement en 1955.
Les caractéristiques géométriques de cette voie permettent une vitesse maximale de 110 km/h.

Depuis les années 50 (date de mise en service de la RD6), l’augmentation de trafic est clairement liée à la croissance démographique très importante dans le département: la population a doublé en 70 ans pour passer le cap des 2M d’habitants. Cette augmentation est particulièrement significative dans les bassins Aix-Gardanne.
 

Situation au regard du Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) du Département

Le PPBE du Département a été approuvé en commission permanente le 25/03/2016 et reconduit le 27/06/2019 pour une période de 5 ans. Les routes étudiées sont celles dont le trafic dépasse 8200 véhicules/jour ce qui est le cas de la RD6 entre Bouc-Bel-Air et Trets.
Les études de bruit réalisées permettent de déterminer la population exposée à un bruit dépassant les seuils réglementaires. Ainsi, sont concernés les locaux dont les niveaux sonores en façade dépassent ou risquent de dépasser une des valeurs limites réglementaires, soit 68 dB(A) en journée et 62 dB(A) la nuit.

Le plan départemental a estimé la population subissant un niveau de bruit au-delà des seuils réglementaires le long de la RD6 entre Bouc-Bel-Air et Trets (soit un linéaire de 27 km) à 425 personnes ramenée à 321 personnes au regard du principe d’antériorité ; c’est-à-dire que 104 personnes habitent dans des habitations construites postérieurement à la finalisation de la RD6 dans sa configuration actuelle.

Les principes de résorption du bruit retenus par le Département sont :

  • La mise en place d’enrobés acoustiques visant à réduire de 3 à 5 dB le niveau sonore à l’occasion de renouvellement de couches de chaussée,
  • Réaliser des études spécifiques pour les zones de bruit à enjeux forts (si l’enrobé phonique n’est pas satisfaisant),
  • Prévenir la création de nouvelles zones de bruit (études et traitement faits systématiquement dans le cadre de nouveaux travaux).
     

Concrètement, comment se passe cette expérimentation ?

En application de ces principes, le Département souhaite évaluer l’impact de la réduction de limitation de vitesse maximale autorisée sur l’environnement, en particulier acoustique, pour les riverains de la RD6.

  • Ainsi, une expérimentation sur l’abaissement de la vitesse à 90km/h tout le long de cet axe est actuellement en cours. Des mesures de bruit et de vitesse ont été menées en phase de diagnostic. Depuis le 5/10/2023, la vitesse est réduite à 90km/h entre Meyreuil et Bouc Bel Air et un bilan sera produit à l’issue de cette période. Il permettra de mesurer l’efficacité de l’expérimentation.
  • La réalisation d’enrobés acoustiques seront programmés à l’horizon 2024-2025 dans le cadre du vaste programme de renforcement de chaussées conduit par le Département (12M€ investis chaque année).
     

Rouler moins vite c’est aussi moins polluer

Selon l’ATMOsud (Observatoire de la qualité de l’air en PACA) la réduction de la vitesse à 90km/h au lieu de 110 ferait baisser les émissions de NOx de 14 %, et les émissions de CO2 fossile de 4 %.
 

D’autres expérimentations sont-elles en cours ?

Cette expérimentation est unique sur le territoire. Elle répond à un besoin local et identifié par les services du Département. Les résultats de cette expérimentation alimenteront les réflexions du CD13 sur l’opportunité d’étendre ce type de mesures à d’autres sections de routes départementales.