Après Londres, Rio et Tokyo, Fabien Lamirault va participer à sa 4e olympiade à Paris. Déjà multimédaillé en individuel et en double en tennis de table, il vise à nouveau l’or l’année prochaine. Ce champion de 43 ans installé depuis plus de 15 ans dans le Sud, a toujours soif de victoires.
Comment vous sentez-vous à quelques mois des Jeux ?
Fabien Lamirault : On sort d’un championnat d’Europe où j’ai pris mes marques avec mon nouveau partenaire de double, et nous avons remporté la compétition. J’ai la chance d’être déjà qualifié pour les Jeux donc je peux planifier mon entraînement, contrairement à d’autres collègues qui sont encore en compétition pour la qualification.
Comment vous entraînez-vous ?
F. L. : J’ai un fonctionnement un peu à part car j’ai besoin d’un équilibre entre les semaines d’entraînement et les moments où je stoppe tout pour m’occuper de ma famille. Je vais régulièrement travailler la partie physique au CREPS à Aix, mais mon entraîneur depuis plus de 20 ans est en Île-de-France. Il descend souvent ici et on s’entraîne chez moi où j’ai aménagé une salle.
Est-ce que les Jeux en France vous mettent une pression particulière ?
F. L. : Pour l’instant non. Mais plus on approchera de la compétition, plus ça va commencer à monter. Forcément, on sera tous attendus. Mais vous savez, la pression je me la mets tout seul. Quand je vais aux Jeux c’est pour gagner. À Paris ou ailleurs. J’ai toujours envie de faire résonner la Marseillaise, c’est mon truc depuis que je suis numéro un. Si je la fais résonner ici, l’émotion sera décuplée.
On dit de vous que votre mental est votre qualité première. C’est vrai ?
F. L. : J’ai rencontré deux préparateurs mentaux différents au cours de ma carrière. Ils m’ont tous les deux dit que ça ne servait à rien car c’était ma plus grande force. Lorsque je suis en match, je suis un guerrier. Et ça me va bien car c’est le jeu que je veux développer. Je veux imposer un combat à mon adversaire. Je connais ses points forts et ses points faibles. Je sens à quel moment il peut flancher. Quand on commence une partie, on a toujours un plan. Après il y a l’histoire du match. Ça reste toujours un match à jouer. Il faut avoir la capacité à s’adapter.
Quelles sont vos ambitions pour les Jeux ?
F. L. : Garder mon titre en individuel et être médaillé d’or. Sur le double messieurs, on doit maintenir notre rôle de champions d’Europe. Mais face à nous, on aura deux paires coréennes très difficiles à jouer. On veut aller chercher la médaille. On verra bien la couleur. Pour le double mixte, les choses seront plus compliquées. On va essayer de passer deux tours, ce sera déjà bien.
Vous faites partie de l’équipe olympique des Bouchesdu-Rhône. Le soutien des collectivités c’est important ?
F.L. : Je suis dans la plus haute catégorie élite depuis 10 ans. Que le Département soutienne ses meilleurs athlètes pour les préparer au mieux à l’échéance olympique via la bourse, c’est très bien et c’est plus qu’important. Ça veut dire qu’on nous fait confiance. On a beaucoup de frais de déplacement. On est dans un système où la Fédération ne prend pas en charge nos dépenses professionnelles. Il donc est essentiel d’avoir des partenaires institutionnels ou privés pour exister dans notre sport.
Et votre avenir après les Jeux ?
F.L. : Si je décide de continuer jusqu’à Los Angeles en 2028, c’est pour étoffer mon palmarès et pour gagner. J’espère être honnête avec moi-même et ne pas rester pour de mauvaises raisons. Le jour où je commencerai à penser à ma reconversion, c’est qu’il sera vraiment temps d’arrêter. Pour l’instant, c’est trop tôt pour en parler. Place aux Jeux.