À 23 ans, elle a peut-être accompli un des rêves de sa vie. En octobre 2022, Mathilde Gros a été sacrée championne du monde féminine de vitesse sur piste. Si ce titre est important il n’est qu’une étape vers son but absolu : devenir championne olympique.
Le vélo, c’était une passion pour vous ?
Mathilde Gros : Non, c’était plutôt le basket car je suis assez grande. Et je pensais faire carrière. J’ai même intégré à 13 ans le pôle espoir d’Aix-en-Provence. Mais je me suis vite rendue compte qu’accéder au plus haut niveau, et surtout à l’équipe de France, serait difficile. C’est par hasard que je me suis mise aux deux roues. À l’occasion d’un entraînement sur un vélo en séance de musculation, un préparateur physique a remarqué mes temps. Tout est parti de là.
Le vélo de piste c'était naturel ?
Pas du tout. La première fois, j’ai eu très peur. J’ai même pleuré lorsque je me suis retrouvée sur la balustrade à 8 mètres de haut. Mes parents peuvent vous le dire, j’ai failli arrêter. Il a fallu que je m’accroche. Mais passer du basket à une piste à 45° c’était fou. Et puis j’y ai trouvé du plaisir. De toutes façons, si je n’ai pas de plaisir je ne fais rien, car sans ça, on ne peut pas performer.
Que vous a apporté ce titre de championne du monde ?
C’était un rêve et je suis fière de l’avoir atteint. Mais pour moi ce n'est qu'un objectif de coché. Aujourd’hui, tous les compteurs sont remis à zéro. Car mon rêve ultime est ailleurs et je m’y prépare. Les JO 2024 ? M. G. : Bien sûr ! Depuis l’âge de 8 ans, je veux être championne olympique. Je pensais que ce serait en basket. Ce sera peut-être à vélo. Aux JO de Tokyo, je suis arrivée avec beaucoup trop de pression. Je me suis perdue et me suis arrêtée aux quarts de finale.
Aujourd’hui, j’aborde les compétitions dans un esprit différent car je sais que celle qui sera championne olympique sera celle qui aura le moins de pression. Depuis, je travaille avec une préparatrice mentale qui m’aide à dédramatiser la compétition. Elle me permet de relativiser beaucoup de choses. Mais je vois encore plus loin avec les JO de 2028 à Los Angeles.
À quoi ressemble votre quotidien ?
J’arrive à bien travailler pour atteindre mes objectifs. Je m’appuie sur les trois piliers de ma vie : le sport, ma famille, une vie privée et professionnelle équilibrée. Je profite vraiment de chaque instant en donnant le maximum de moi-même. Quand je regarde les informations, je me dis que j’ai de la chance de faire ce que je veux.
Vous êtes née dans le Pas-de-Calais mais avez grandi à Cornillon-Confoux. Êtes-vous toujours attachée à votre village ?
Oh oui ! Plus que jamais. Le seul endroit où j’ai envie d’être, c’est ici. Quand je vois le cadre dans lequel on vit, la beauté des paysages et le calme, je n’ai qu’une envie, c’est d’y rester. L’air et les gens sont différents. C’est mon nid et j’y reviens toujours. C’est mon paradis.