À 30 ans, Sandra Pestana est presque à l’apogée de sa carrière de breakdancer “bgirl”. Cette professeure d’EPS prépare avec rigueur et minutie les Jeux Olympiques 2024, où le breakdance fera pour la première fois son apparition.
Comment êtes-vous arrivée au breakdance ?
Sandra Pestana :J’ai toujours aimé la danse. Pourtant, au début, je voulais plutôt faire du foot ou de la boxe. J’ai commencé avec la danse moderne et très rapidement j’ai eu la révélation en découvrant le hip-hop. Pour moi, ça mélangeait danse, défi et dépassement de soi. Et en classe de 3e, j’ai rencontré un professeur qui m’a initiée au breakdance. Seule condition : avoir des bonnes notes ! Ça m’a appris la rigueur.
Comment s'est déroulée votre première compétition ?
C’était ce qu’on appelle un “battle” à Toulouse. J’avais besoin de me confronter aux autres. J’étais jeune et j’avais mis toutes mes économies pour y participer. Et chose incroyable, je gagne la compétition. Je recommence la même chose à Lille et je gagne à nouveau. C’est là que tout a commencé. Et en 2016, avec une binôme, on arrive en finale d’une grosse compétition, le “battle of the year”. Cet événement m’a donné beaucoup de visibilité en France et à l’étranger.
Quand êtes-vous devenue sportive de haut niveau ?
Depuis ma participation au championnat régional que j’ai remporté par deux fois, qui m'a hissée parmi les 8 meilleures françaises. Mais aujourd’hui, la préparation aux Jeux Olympiques est plus complète car il faut être bon partout. C’est plus sélectif et donc plus exigeant.
Comment se passent les sélections pour les JO 2024 ?
Il faut participer à beaucoup d’événements afin d’accumuler des points. Le problème c’est que les compétitions sont souvent à l’étranger, et ça coûte cher. C’est notamment grâce à la bourse du Département que je peux me déplacer aux championnats d’Europe en Espagne. La qualification aura lieu au mois de septembre en Belgique lors d'une compétition mondiale. La gagnante se qualifiera directement pour les Jeux.
Votre sport favorise le contact avec vos élèves ?
Oui. Énormément. D’autant plus que l’année dernière j’ai eu la chance de danser au concert de Jul. Ils ont halluciné de me voir sur scène !
Originaire de Dijon, comment vous sentez-vous ici ?
Je suis très fière d’être ici et j’ai reçu un accueil formidable. J’ai d’ailleurs été double championne Paca et ça compte pour moi. Ici, le breakdance est connu et reconnu et grâce à l’association « Original Rockerz », je peux m’entraîner et progresser presque en famille !
Est-ce que le breakdance, c’est du sport ?
C’est un art qui nécessite toutes les qualités physiques d’un sportif puisqu’il faut être aussi souple qu’endurant et avoir autant de vitesse que de force. Pour être performant dans cette discipline, il faut avoir toutes ces qualités. J’ai une hygiène de vie rigoureuse et je veux atteindre mon objectif : participer aux JO en 2024 et faire une belle compétition.