Au coeur historique d'Istres
La cité et son étang : une idylle à surprendre !
Légendes et traditions... Installations pastorales défiant la modernité... Tout contre l'étang de l'Olivier, le vieux village istréen se lit comme un roman...
Connaissiez vous la légende d'un dragon de Provence baptisé Coulobre dont la disparition morale, la bête ayant été “enchaînée” par Saint Véran, célèbre l'avènement d'une longue histoire d'amour entre une cité et son petit étang ? Difficile à deviner...
Car c'est en son coeur même qu'Istres conserve les plus étranges, les plus charmants de ses traits.Un coeur caché où le dessin des ruelles et la pureté de la pierre taillée proposent ensemble l'histoire simple d'un village typé.
Ici, dépouillement et rigueur architecturale racontent fidèlement la tradition pastorale. En effet, chaque année, la fête des bergers voit les fiers troupeaux de Crau remonter les rues ceinturant le promontoire de l'ancien Castrum sur la base duquel on bâtit jadis l'église emblématique. Et là, par cet événement, Istres retrouve l'occasion solide et sérieuse de renouer avec son passé tonitruant.
Dédale d'antan que maîtrisaient les charretiers...
Comme le veut la tradition, renouvelée fin novembre début décembre, les moutons arriveront porte d'Arles, à deux pas de l'étang de l'Olivier.Approchons-nous de l'édifice... Tout contre, la rue Juiverie, où vécut la communauté juive dès le XVIe siècle, s'enfonce dans le dédale de ruelles. Très vite, voici la place Coto avec son musée d'un côté et de l'autre une façade remarquable, à l'angle de la rue Justin-Beaucaire.
Après ? Un slalom droite-gauche-droite propulse de la rue Alfred-Courbon à la rue de l'ancien Hôtel de Ville, frôlant au passage le Centre d'Art Contemporain installé dans une ancienne demeure seigneuriale, avant d'aboutir au sommet des escaliers surplombant le boulevard Painlevé où les moutons trotteront. C'est maintenant la rue Neuve qui attire le promeneur attentif ne manquant pas de goûter le joli tableau d'une autre façade de charme, angle rue des Fabres. Autre bâtisse dans les parages : la doyenne d'Istres, dont le corps s'élève en solide porche soutenu par d'indestructibles poutres au-dessus de la rue de la Salpetrière. Il y a là comme des airs de dédale d'antan et les angles de ruelles en témoignent encore.
Détour par l'oppidum du Castellan...
Traverse des Fabres, où les chevaux tiraient encore leurs fardeaux jusqu'aux remises, on a restauré une demeure dans les règles de l'art. Le travail de rénovation laisse apparaître une différence de teinte entre les pierres de taille du bas, plus foncées, et les autres. Ce qui fait la différence c'est la provenance. On commençait la construction par le creusement de la cave qui servait de carrière naturelle produisant une pierre teintée par l'humidité.
Une fois le filon épuisé, on allait se servir à la carrière communale, en plein air ; d'où la clarté jaillissant à hauteur d'étage, ou presque. La traverse des Fabres débouche sur l'arrière de l'église Notre Dame de Beauvoir érigée sur l'emplacement du Castrum détruit au XIIIe siècle bien qu'il se trouvât sous protectorat de l'abbaye de Montmajour.
Demi-tour sur la place Léon-Julien afin de prendre cette fois l'église de front par la rue de la Cure. Là, l'ombre imposante de l'ancien presbytère ne parvient heureusement pas en contrebas, sur la petite place Henri-Féraud. Mais demeurons à main droite, dans l'anachronisme glacé d'un escalier en pierre de Cassis.
Il parvient au fronton du bâtiment religieux et propose une dernière élévation vers un belvédère d'où l'on savoure enfin la vue presque aérienne des 220 hectares de l'étang dans tous ses états.
Au premier plan : les HBM, ou Habitations à Bon Marché, érigées sous la présidence nationale de Félix-Gouin et soignées comme des reliques. Par souci d'harmonie, on les avait construites en arc de cercle afin qu'elles épousent le contour de la cité historique.
Derrière : la colline et l'oppidum du Castellan, plaisant détour pour le curieux qui y trouvera, gravée, la dédicace galloromaine «MATRON» vouée à la déesse mère. Au-delà et alentour : l'étang de l'Olivier d'où la nuit sortait la légendaire Coulobre avide du sang frais des moutons.
Ses eaux ne menacent plus la cité car elles sont régulées par un tunnel, autrefois un canal, le reliant à l'étang de Berre. Du coup, ses berges invitent à la flânerie amoureuse de part et d'autre de la colline oppidum.
PRATIQUE - Comment y aller ?
On accède à Istres par Martigues, Fos, Miramas ou Salon : A51 sortie Salon-Sud ou Salon-Ouest, A8 sortie Martigues-nord, A9 direction Aix-en-Provence et Salon-de-Provence. Des visites commentées de la vieille cité sont proposées par l'Office du Tourisme.
Renseignements :
Tél. : 04 42 81 76 00
mail : www.istres-tourisme.com