CAMARGUE, À L’INFINI DE LA DIGUE À LA MER
C’est une succession de curieux déserts entre les eaux… On y croise des randonneurs affamés de liberté, des cavalières et des cavaliers grisés par le vent et les embruns, des cyclistes ébahis et des pêcheurs méditatifs… Eh oui, la Digue à la mer incite à l’aventure.
S’approcher des Saintes-Maries, étape indispensable, repère incontournable pour cette drôle de randonnée, c’est déjà vivre autre chose. Longue route traçant de grandes droites et de délicats arrondis entre les marais où, au sol contre eau et sable, cohabitent chevaux, taureaux et oiseaux qui, eux, détiennent le privilège du ciel. Migrateurs pour beaucoup,ils viennent là, dans ce milieu naturel à l’écosystème si particulier, se requinquer.
Bref, dans l’absolu, prendre ou reprendre des provisions et donc des forces avant ou après la traversée de la Méditerranée. Les ornithologues appellent ces lieux de halte et de rencontre entre espèces des « stations service ». L’image fait sourire tant elle démontre comment, par les formules qu’elle induit, la modernité rattrape parfois quelques uns des ses plus ardents détracteurs. Mais revenons-en aux principaux intéressés : les oiseaux.
Tout migrateurs qu’ils soient, s’agissant de leurs espèces bien entendu, ils ne se comportent pour autant pas tous de la même manière. Certains fendent les airs envers et contre tout.
Les petits surtout ! Et dans ce cas, au sens ravitaillement, la dénomination « station service » est bien expressive.
D’autres par contre flânent en route ; quelques uns suspendant leur migration, une autre catégorie ne l’effectuant qu’à moitié, tandis qu’un étonnant mélange choisit de s’installer ici, en Camargue ou ailleurs.
C’est le cas du goéland Leucophée, le fameux Gabian. Une sédentarisation notable fait que cette contrée entre la mer et l’eau douce, drôle d’île terrestre, héberge toute l’année nombre d’espèces ; du tadorne, palmipède coloré, au milouin en passant par le fameux colvert entouré de sarcelles, de mouettes et de poules d’eau, d’aigrettes, de hérons, d’échasses, d’avocettes, de busards, de faucons, de chouettes et aussi de valeureux passereaux ; depuis le curieux martin-pêcheur au guêpier en passant par la distinguée huppe.
Enfin il y a le flamand rose, hautain, capricieux, dont une partie de la population se plait là toute l’année tandis que le reste n’y vient qu’en vacances ou ne fait qu’y passer. Mais les volatiles ne sont pas tout ! Passons maintenant aux dunes...
De la digue à la mer
LE CIEL, LE SABLE ET L’EAU
De sabots et de cornes en becs et ailes, nous voilà donc aux Saintes-Maries-de-la-Mer, entre la Petite Camargue et l’étang du Vaccarès. Face à la mer avec ses fougueux rouleaux, c’est à main gauche que l’on va basculer ; au-delà d’une barrière tenant lieu de péage et dans une autre dimension.
Il n’y aura bientôt plus que le ciel, le sable et l’eau. Tout de suite, cette côte a de quoi surprendre. Elle paraît longiligne et infinie. On peut stationner bientôt, afin de ne pas prendre le risque de s’aventurer sur le sable.
Alors, à pieds, l’aventure recommence sur la Digue à la Mer, durant des kilomètres de folle errance.
ILLUSIONS D’OPTIQUE
La digue, c’est toujours plus loin... Interminable, élancée vers l’inconnu, jalonnée de lieux curieux… On éprouve ici une sensation bizarre qui consiste à croire que le point visible que l’on souhaite rallier se trouve à quelques centaines de pas. Dans ce plat paysage, les dimensions et les distances sont soumises à de fantastiques illusions d’optique.
Passent les centaines de pas et le point que l’on désirait atteindre semble autant éloigné. Alors pourquoi focaliser sur telle ou telle dune. Elles sont nombreuses ici.
Mieux vaut en savourer le dessin, la forme et se laisser aller à les admirer.
Mieux vaut de loin, sans les fouler car elles sont protégées par des barrières, voir et comprendre les salicornes et autres plantes rares qui maintiennent ces monticules en les protégeant des vents et des attaques furieuses de la mer quand ses vagues partent à l’assaut des terres.
À CÔTÉ DES ÉTANGS
La digue, c’est toujours plus loin... Interminable, élancée vers l’inconnu, jalonnée de lieux curieux… On éprouve ici une sensation bizarre qui consiste à croire que le point visible que l’on souhaite rallier se trouve à quelques centaines de pas. Dans ce plat paysage, les dimensions et les distances sont soumises à de fantastiques illusions d’optique.
Passent les centaines de pas et le point que l’on désirait atteindre semble autant éloigné. Alors pourquoi focaliser sur telle ou telle dune. Elles sont nombreuses ici.
Mieux vaut en savourer le dessin, la forme et se laisser aller à les admirer.
Mieux vaut de loin, sans les fouler car elles sont protégées par des barrières, voir et comprendre les salicornes et autres plantes rares qui maintiennent ces monticules en les protégeant des vents et des attaques furieuses de la mer quand ses vagues partent à l’assaut des terres.