Envie d'une balade dans la nature ? Alors chaussez vos baskets et laissez - vous guider sur les sentiers battus du département. Une série de balades originales à faire seul ou en famille...
Haute, belle et libre Candolle
Au dessus de La Penne-sur-Huveaune
Petit sommet à surprises au-dessus de la trépidance urbaine, la haute colline propose d'autres découvertes, comme ce compte à rebours sur l'histoire tourmentée du télégraphe....
Contrastes, cohabitation de genres naturels et ménagés, confrontations de styles, étranges mariages entre une nature sauvagement libre et un expansionnisme citadin aux airs arlequins du fait d'une mosaïque colorée... Evidemment colorée, moderne surtout, avec une radicale urbanisation manigancée d'industries, de lieux de culture, de repos, et d'utiles installations en tous genres... Voilà, toujours, l'un des aspects les plus étonnants du département, un particularisme célébré par le visiteur comme une agréable originalité. Pour imager cette idée générale du mélange absolu, du bric-à-brac paysager, il est des lieux, des ensembles plutôt, qui parlent mieux que d'autres. Contre ce qui fut voilà des siècles le berceau d'une fertile plaine agricole, les hauteurs des collines de Carpiagne, à l'est de Marseille, au-dessus de La Penne-sur-Huveaune, sont de cet acabit. Les bruits, les rapidités de la ville jouent les envahisseurs. La colline résiste... Remarquablement !
Idée de balade : la Candolle
Un sérieux dénivelé positif...
L'église de La Penne-sur-Huveaune, pratiquement face à la gare... Au derrière, pas si loin, plein sud, d'au-dessus des maisons frôlant la pinède émerge une grande vague vert pâle. Ici la colline s'est parée de vertigineux. Blanches et calcaires, les crêtes dominent, avec une certaine fierté qui les fait croire inaccessibles. On peut cependant aller goûter de leur aérienne liberté, par une courte marche marquée par un dénivelé positif de quelque 340 mètres.
Une petite ascension, en somme. Elle mène vers un tendre sommet, La Candolle, et, si l'on poursuit son chemin en boucle, elle réserve d'autres agréables surprises. Au départ, pour éviter de cheminer entre les pavillons et villas, le plus simple est d'emprunter le chemin Raymond-Retor direction “Forêt communale”. On en vient à passer sous un aqueduc, vieille composante d'un remarquable ensemble nommé canal de Marseille. D'ici, la marche à pieds devient plus libertaire...
Large piste, puis sentier touffu...
À peine franchie une barrière DFCI, voilà que la balade commence sérieusement. Tout de suite une ancienne carrière envahie par la broussaille... Puis un long pan incliné couvert de longs pins aux longs bras élancés... La piste est agréable, parfumée de garrigue et encore envahie de bruits qui montent de la plaine, à peine au-dessous. Elle s'enfuit pourtant, grimpant à peine et s'enfonçant dans une végétation de plus en plus dense et diversifiée ; le chêne venant ici à côtoyer le pin, les plantes aromatiques et même la fougère selon les coins où la fraîcheur ambiante trahit la présence de l'eau en sous-sol. Là-haut, impressionnantes, les crêtes appellent, tendant leurs gros doigts rocheux comme autant de signaux. Les bruits de la ville s'estompent. Des vues au loin s'imposent : le Garlaban vu comme jamais, l'Étoile et le Pilon du Roy au loin. Ici, l'itinéraire est sérieusement tracé. Voilà que la piste marque une fourche. C'est à gauche qu'il faut prendre, marque jaune à l'appui. Plus loin, il faut la quitter et foncer dans un sentier touffu. Les mêmes marques nous y incitent. Après ? Haletant, formidable, prenant... On entre en forêt verdoyante, peuplée de fougères, formant sous les arbres tant de lieux ombragés, presque obscurs. Enfin, le chemin s'extirpe des frondaisons. Il monte aux cieux à l'assaut des falaises !
Là où des bras passaient les messages...
On marchait jusqu'ici sur un tapis d'aiguilles de pins. Voici que la pierraille reconquiert le sentier. Un petit raidillon et l'itinéraire se sépare en deux. Pas n'importe où... Cela se passe sur un surplomb magique, au-dessus du vallon de la Barasse. C'est à main gauche qu'il faut poursuivre pour s'en aller flirter avec le sommet de la Candolle, à quelque 405 mètres d'altitude. Avant d'y parvenir le sentier s'attaque à un petit bois aux airs alpins, tourne vers la gauche et paraît redescendre pour finalement s'accrocher aux parois, entre deux falaises, avec la vallée de l'Huveaune volée d'en haut et le sommet désiré au-dessus du crâne. Un petit goulet, un zigzag à même la pierre. Et voilà ! La Candolle se découvre.
D'ici, la vue explose de toutes parts et si l'on emprunte la piste qui va au-delà, frôlant le camp militaire de Carpiagne, on passera devant une drôle de curiosité appelée “Le Télégraphe”. Il s'agit d'un des vestiges du télégraphe visuel inventé par l'ingénieur Chappe et qui, à la fin du 18e siècle couvrait un réseau de 5 000 kilomètres étalé sur toute la France et dans le sud allant jusqu'à Toulon. Des bras articulés transmettaient des signaux codifiés qu'il suffisait de déchiffrer. La balade dite “Du Télégraphe” permet d'atteindre la périphérie d'Aubagne par le quartier Le Charrel. Une boucle en somme, que l'on peut éviter en revenant sur ses pas...*
Paul Teisseire
PRATIQUE - Comment Y aller ?
La Penne-sur-Huveaune se rallie par autoroute, entre Aubagne et Marseille, sortie La Penne. Ou bien par les quartiers de Saint- Loup, Saint-Marcel, direction Aubagne et viceversa, direction Marseille...