
Interview de l'élu délégué aux Finances
Vice-présidents : Yves MORAINE
12e Vice-Président
Rapporteur général du budget - Finances
Délégué aux Anciens Combattants
Canton(s) : Marseille 12
Le budget 2025 s’inscrit dans une situation nationale préoccupante d’instabilité politique et financière, et un contexte difficile et incertain pour les départements.
Cette année encore, différents sujets sont susceptibles d’affecter « libertés locales » et « autonomie financière », et devront faire l’objet d’une attention soutenue :
- un budget 2025 de l’Etat qui instaure un prélèvement considérable sur les recettes des collectivités locales ;
- des mesures décidées par l’Etat insuffisamment, voire, non compensées (comme celle relative à la hausse des cotisations des collectivités à la CNRACL, la caisse de retraite des fonctionnaires territoriaux, par exemple) ;
- des taux d’intérêt toujours élevés ;
- la stagnation, voire la baisse, des dotations ;
- des recettes en retrait, à l’instar des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), ou dont la progression n’a pas tenu toutes les promesses annoncées par l’Etat lors de la suppression de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) et de la cotisation sur la valeur foncière des entreprises (CVAE) et son remplacement par une fraction de TVA.
Le contexte général pourrait se résumer à se trouver à financer des politiques publiques en expansion constante sans les moyens nécessaires.
Malgré ce contexte, la présidente du Conseil Départemental, Martine VASSAL, a tenu à ce que le budget 2025 soit construit de manière à répondre à plusieurs objectifs :
- soutenir les plus vulnérables ;
- être à la hauteur des attentes de nos concitoyens ;
- faire face aux besoins des territoires tant dans les domaines obligatoires que facultatifs ;
- maintenir une haute qualité de service malgré les contraintes ;
- préserver une capacité d’investissement suffisante pour assurer l’avenir.
Ainsi, les volumes financiers prévus pour 2025 permettront de poursuivre l’action en faveur des tous les publics du Département : des publics fragiles, des acteurs publics ou encore des agents économiques en général.
Avec une diminution de 32,7 M€, les recettes de fonctionnement régressent de 1,2 %, contre + 0,3 % d’augmentation en 2024, pour atteindre un peu plus de 2 629 M€. Les postes les plus importants restent : la fiscalité indirecte (1 807,1 M€), les concours et dotations (603,2 M€) et la fiscalité directe (106,1 M€).
En 2025, les dépenses de fonctionnement, estimées à près de 2 491 M€, devraient connaître une diminution de 1,3 % (- 31,8 M€ entre le budget 2024 et 2025), toutes charges incluses, après une hausse de 3,9 % et 95,5 M€ en 2024.
Les autorisations d’engagement sont de 127,5 M€.
Les dépenses d’investissement (635,5 M€) se répartissent en 137,2 M€ de remboursement de dette et 498,3 M€ d’investissements hors dette.
Les principales interventions du Département se situent dans les domaines de l’aide aux communes (136,8 M€), des collèges (130,4 M€), de l’aménagement du territoire (85,4 M€), dont routes et mobilité (76,2 M€).
Les autorisations de programme sont de 320,5 M€.
En 2025, l’épargne brute (excédent des recettes sur les dépenses de fonctionnement) s’élève à 140 M€, comme au BP 2024. Pour mémoire, le taux d’épargne du Département avoisinait les 7 % en 2020 au cœur de la crise sanitaire. Il est remonté à plus de 14 % en 2022, témoignant de la capacité de résilience du Département. Les années 2023 et 2024 se sont dégradées sous le double effet d’une contraction des recettes (DMTO notamment) et de la hausse des charges contraintes (solidarité, énergie…). Ce constat se retrouve en 2025, avec un taux d’épargne de 5,3 % prévu au BP. L’épargne brute permet la couverture du capital de la dette, qui s’est élevé à 114 M€ en 2024 et devrait atteindre 137 M€ en 2025.
L’emprunt d’équilibre inscrit au BP 2025 est de 436 M€ (contre 489,5 M€ au BP 2024).
Le stock de dette se chiffre à 2 230 M€ fin 2024 (1 933 M€ fin 2023). L’endettement est de 1 084 €/habitant contre 944 € fin 2023. Ce chiffre est à rapporter au volume d’investissements réalisés pour la population et son territoire (435 M€ en 2024).
Le taux moyen de la dette est de 2,36 %. Il a augmenté sous l’effet de la hausse des taux directeurs et du Livret A. Une légère baisse s’est amorcée (ce taux était de 2,45 % fin 2023), mais les marchés restent volatils et il convient d’être prudent. La répartition taux fixe (53 %) / taux variable (47 %) assure équilibre et souplesse de l’encours.
En fin d’exercice, le stock de dette devrait avoisiner 2,4 milliards. Si l’encours de dette reste équilibré, diversifié et sans aucun produit risqué, il fait néanmoins l’objet d’un suivi attentif. Ainsi, le déblocage des emprunts est calculé très précisément afin de minimiser les frais financiers, qui ont atteint 50 M€ en 2024 (contre 35 M€ en 2023).
L’enjeu est de préserver une vision pluri-annuelle, équilibrée et maîtrisée de la dette et des investissements. Ce n’est pas toujours facile dans un environnement mondial, européen et national très incertain. Si l’augmentation du plafond des DMTO donnera un peu d’oxygène aux départements (en 2024, leur épargne brute a chuté de près de 50 %), il faudrait une vraie reprise du marché immobilier et de manière plus générale, une réflexion sur la nature et le volume des ressources allouées aux départements compte tenu des charges essentielles qu’ils assument et de leur contribution attendue à la transition énergétique.
Recettes
- 56 % - 1825,6 millions d'euros de fiscalité indirecte
- 3.3 % - 104,6 millions d'euros de fiscalité directe
- 19.9 % - 639 millions d'euros de dotations de l'état et allocations
- 19.9 % - 637,9 millions d'euros d'emprunts et autres recettes
Dépenses
- 48.9 % - Solidarité : soit 1568,5 millions d'euros
- 18.9 % - Moyens généraux : soit 607,7 millions d'euros
- 7.8 % - Vie locale et culture : soit 249,1 millions d'euros
- 10 % - Éducation, construction, environnement et sécurité : soit 320 millions d'euros
- 5.5 % - Aménagements, réseaux, infrastructures et économies : soit 175,2 millions d'euros
- 8.9 % - Autres dépenses
Recettes bis
Total : 100% 3 126,5 millions d'euros
- 3.4 % - 106,1 millions d'euros de fiscalité directe
- 57.8 % - 1 807,1 millions d'euros de fiscalité indirecte
- 20.5 % - 642,4 millions d'euros de dotations de l'état et allocations
- 13.9 % - 436 millions d'euros d'emprunts
- 4.3 % - 134,9 millions d'euros d'autres recettes
Dépenses bis
Total : 100% 3 126,5 millions d'euros
- 48 % - Solidarité : 1 507,6 millions d'euros
- 7.3 % - Vie locale et culture : 229 millions d'euros
- 10.2 % - Éducation, construction, environnement et sécurité : 319,2 millions d'euros
- 3.5 % - Aménagements, réseaux, infrastructures et économie : 109,2 millions d'euros
- 19.8 % - Moyens généraux : 619,7 millions d'euros
- 10.9 % - Autres dépenses : 341,7 millions d'euros
Budget : L'emprunt obligataire
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