Le chemin de Notre-Dame des Anges : la beauté du sacré

Entre Mimet et Allauch, un chemin vient traverser le massif de l’Étoile. Escarpé, tortueux, suffocant l’été et glacial l’hiver, sa découverte est aussi extraordinaire que son histoire. Entre beauté des lieux et souvenir du sacré, bienvenue au chemin de Notre-Dame des Anges.

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L’histoire commence en 1220. Un ermite franciscain, frère Jean, décide de se retirer dans une grotte pour consacrer son temps au travail et à la prière. Il ne se serait jamais douté que pendant 800 ans, son lieu de villégiature temporaire deviendrait source de pèlerinage après maintes péripéties, jusqu’à devenir chemin de randonnée.

Le son du chœur des anges

Car c’est ici le point départ de cet endroit atypique. Dans cette grotte où frère Jean aurait entendu le chœur des anges l’accompagner dans ses chants le jour de l’Assomption, et qui donnera le nom de Notre-Dame des Anges.
L’histoire façonnera le sacré et dessinera les contours du chemin. Et bien après frère Jean et le passage d’autres ermites, les consuls d’Aix et de Marseille vont se disputer le lieu qui sera tour à tour habité par des moines bénédictins et les religieux de l’Ordre des Franciscains. C’est finalement l’Ordre des Oratoires qui en 1640 va consacrer le lieu. Cette société de prêtres catholiques, très riche et proche de Richelieu, va engager des travaux, construire un ermitage et un monastère (détruit à la Révolution).

Guidés par les oratoires

Dans le même temps, un chemin partant de Plan-de-Cuques d’un côté et de Gardanne de l’autre, sera tracé tel un chemin de croix, avec comme points de repère des oratoires dressés servant aussi de panneaux indicateurs. Ils sont encore visibles de nos jours, et certains ont été restaurés avec l’aide du Département. L’ermitage de Notre-Dame des Anges a, lui, connu diverses fortunes : auberge, puis relais de chasse, colonie de vacances, entre autres, il est racheté dans les années 30 par une famille qui y vit encore aujourd’hui et entretient ce lieu privé dans un esprit de sauvegarde du patrimoine*.

Aujourd’hui, on peut emprunter le chemin de Notre-Dame des Anges en partant d’Allauch ou de Mimet. Si la route est devenue une piste DFCI**, elle était jusque dans les années 70 goudronnée et a même été empruntée par des rallyes automobiles. Ici, c’est surtout l’endroit rêvé des randonneurs, des sportifs et des amoureux de la nature. Le relief permet d’admirer des dolomies jurassiques, véritables aiguillons rocheux au milieu d’une forêt de pins et de garrigue. Mais aussi et surtout d’être époustouflé par la vue au sommet du col Sainte-Anne, avec d’un côté la mer et de l’autre le mont Ventoux.

800 ans après, le chemin de Notre-Dame des Anges est fidèle à son histoire sacrée. Il est devenu un paradis terrestre.

Olivier Gaillard

* La grotte et l’ermitage sont des lieux privés qui ne sont plus visibles de nos jours pour assurer leur préservation et leur sauvegarde

** Défense des Forêts contre les incendies

C’est quoi ce rocher rouge ?

Il dénote, il intrigue, il se distingue, mais qui est-il vraiment ? En regardant à droite du massif de l’Étoile, sous la vigie du Grand Puech, peut-être avez- vous déjà remarqué ce bloc rocheux rouge qui se détache du paysage. Le rouge qui caractérise l’aire de la Moure est tout simplement du retardant utilisé dans les incendies.
Le lieu est en effet une aire d’entraînement de largage pour
les canadairs, car son profil et ses caractéristiques géographiques reproduisent dans les airs les turbulences provoquées par la chaleur d’un incendie. Depuis quelques années, le retardant n’est plus utilisé pour le largage d’entraînement sur le site, mais il reste le terrain de jeu favori des pilotes de canadair.

La première crèche en Provence

C’est dans la grotte de Notre-Dame des Anges que serait née la première crèche provençale. En 1650, les oratoriens, pratiquants du culte de l’enfant Jésus, font venir d’Italie la tradition des crèches. Les premiers santons sont installés et y resteront jusqu’à la Révolution.
De nos jours, on peut encore voir deux de ces santons dans l’église de Mimet. La tradition des crèches en Provence était née et se perpétue encore de nos jours.