
Lou desbarcamen de Prouvènço - pèr la recounquisto de nosto liberta naciounalo (Le débarquement de Provence - pour la reconquête de notre liberté nationale)

Texte en Provençal suivi de sa version française
Se lou desbarcamen de Nourmandìo es famous dins lou mounde entié, lou de Prouvènço, avengu dous mes après, rèsto au countràri encaro pau couneigu de la moulounado. Pamens, aquesto pajo de l’istòri nostro es d’autant mai forto que permeteguè la recounquisto de nosto liberta naciounalo. Verai, quouro la Franço fuguè bèn presènto en Nourmandìo dintre uno majourita de forço aliado, en Prouvènço, ié prenguè sa part grosso. Puei óublidaren pas nimai que dins aquest episòdi, l’ounour de la Franço fuguè tambèn sauva bonodi lou sacrifice de deseno de milié d’African que n’en couneissèn ni lou noum nimai la caro.
Deux mois après le débarquement de Normandie, qui avait permis de mettre en déroute l'ennemi nazi dans le nord-ouest du pays, 250 000 hommes de l'armée française, soutenus par plus de 120 000 soldats des forces alliées, débarquèrent sur les côtes provençales. Les objectifs de l'opération « Dragoon » étaient clairement définis : libérer le sud de la France de l'occupation ennemie, reconquérir les ports de Toulon et Marseille, et remonter la vallée du Rhône pour rejoindre les armées ayant débarqué en juin en Normandie. L'armée allemande était alors affaiblie en Méditerranée, une grande partie de ses forces ayant été envoyée combattre en Normandie. Deux divisions seulement restaient opérationnelles. Les Alliés, quant à eux, étaient bien plus nombreux : 150 000 hommes de plus que les Allemands, 2 000 navires contre 40 pour l'ennemi et 2 000 avions contre une centaine en face. Ce fut la première fois depuis 1940 qu'une armée française posait le pied sur le sol national. Après l'humiliation de la défaite, l'Occupation et les heures sombres de la collaboration, l'heure était venue pour la reconquête du pays.
Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, 600 volontaires des commandos d'Afrique arrivèrent au Cap Nègre, escaladant les falaises. Pendant que les Allemands étaient occupés à les neutraliser, d'autres soldats alliés prirent le contrôle de la zone et ouvrirent le passage. À 8 heures, environ 95 000 soldats alliés débarquèrent simultanément sur 18 plages, entre Cavalaire et Saint-Raphaël. Nettement supérieurs en nombre et aidés par la Résistance, qui préparait ce Jour J depuis des semaines, les Alliés progressèrent rapidement, malgré quelques zones fortement défendues par l'ennemi. À la fin de cette journée, Cogolin, Grimaud, Sainte-Maxime et Saint-Tropez étaient libérés.
Le lendemain, ce fut au tour de l’armée française, dirigée par le général Jean de Lattre de Tassigny, de débarquer en Provence. Environ 250 000 soldats composaient cette armée nationale reconstituée. Parmi ses combattants, certains venaient de métropole, d'autres étaient des résistants de la France d’Outre-mer. Mais la grande majorité venait d’Afrique et de l’Empire colonial : Espagnols et zouaves, tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, Calédoniens du Pacifique et Antillais. Tous combattirent avec honneur et courage pour défendre des valeurs et une terre que beaucoup ne connaissaient pas. Le général Jean de Lattre de Tassigny déclara plus tard : « Sur les navires résonnait la Marseillaise la plus poignante qu’on ait jamais entendue ».
Grâce à une avancée fulgurante, la reconquête du territoire se fit plus vite que prévu. Toulon fut libérée le 23 août, Marseille le 29, et tous rejoignirent les soldats du débarquement de Normandie le 12 septembre en Bourgogne. L’objectif fut donc atteint : l’occupant nazi fut chassé de France, et notre patrie était sur le point de retrouver pleinement sa liberté.